Didus a raison, ce blog porte mal son nom, je parle de tout sauf d'auto-stop...

30 oct. 2006

Mes petits boulots, suite et...


Ceci est mon 51ème article, comme le pastagas. Hum. Voici donc, sous vos yeux médusés comme des radeaux, l'avant-dernière illustration du "guide de la consommation responsable" que font des amis à moi, et dont l'illustration et la mise en page m'ont été confiées.
Je devais ici représenter une réunion d'AMAP, Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne, où les gens se retrouvent pour des traffics de légumes bio et équitables plus ou moins louches, puisqu'il n'y a pas d'intermédiaire nommé Carrouf ou Champion pour réguler tout ça.
Sachez que si les "AMAPiens" représentés vous semblent plus abstraits que le reste du tableau, s'ils sont plus ou moins assexués et que leur couleur de peau, tout comme leur horizon culturel, est indéfinissable ; c'est pour pouvoir toucher absolument n'importe quel humain. Je me refuse en effet à mettre, plein de démagogie, des gens de toutes les couleurs, souriants et main dans la main, avec le noir, le jaune, le juif et le gay, pour bien montrer que chez nous on est pas racistes, et que toutes les "minorités" sont représentées, tout ça... de toute façon, on en oublie toujours. Alors, c'est pas compliqué : soit je mets tout le monde, soit je ne mets personne. Soit il y a TOUTES les couleurs, soit il n'y en a pas vraiment.
Et puis, ça demande des combinaisons d'encre nettement plus coûteuses, de mettre toutes les couleurs ! Je vous raconte pas comme ça coûte cher, la diversité... ;-)

19 oct. 2006

Peau neuve


Bien, quelle productivité ! La qualité, c'est autre chose... mais quatre articles en trois jours, ça en fait ! D'habitude, j'écris moins, et mieux. Mais les derniers jours ont été assez mouvementés. L'agonie de mon chat, son décès et son enterrement dans le plus beau coin de nos terres (sans rire, c'est super beau, le soleil couchant rougeoie tous les soirs, la campagne verdoie et le ciel bleupastelloie, on y mourrait bien) ; et l'envie de chantonner pour penser à autre chose... tout ça a grandement stimulé mon besoin d'expression. Désolé pour ma violente (et interminable) dissertation sur la mort, j'ai tendance à penser tout haut ce que je dis tout bas. Non, c'est pas ça ?

Après ces petites émotions, on fait peau neuve, à commencer par mon blog, aux couleurs plus en phase avec mes convictions. Tobi, la mascotte de ma petite entreprise, a subi de ma part un petit lifting à la demande de mon associé, Didus-Ineptus. Plus simple, plus flashy, le petit rat en a presque l'air diabolique, lui qui croque innocemment les pommes arc-en-ciel (enfin plus trop arc-en-ciel de nos jours).

En plus, j'arrête de fumer, je viens de le décréter. Ne croyez pas que j'ai une volonté de fer, je n'en ai aucune ; mais je suis assez peu victime de l'accoutumance, et je peux m'arrêter facilement : au printemps dernier, je n'ai pas fumé pendant deux mois, sans forcer. Pourquoi j'en parle sur mon blog ? Hé ben le deal, cher lecteur, c'est que si tu me croises avec une clope au bec, tu peux me faire la morale en toute connaissance de cause ! La blogosphère peut donc aussi servir de témoin pour les promesses délicates. Qui l'eût cuit ?

En tout cas, rassurez-vous, je ne ferai jamais la morale aux fumeurs, les pauvres ont déjà suffisamment de galères à venir avec l'augmentation des tarifs et le renforcement des lois anti-tabac. Je ne vais pas me mettre à les regarder avec l'œil moqueur et méprisant du récent converti.

C'est reparti pour la suite.

Braillerie : Daria


Pour me changer les idées après l'enterrement, j'ai décidé de faire une petite braillerie que je voulais faire depuis longtemps : une reprise du Générique de la série Daria, un excellent cartoon, cynique à souhait mais assez touchant parfois.

Le résultat est plutôt brouillon, surtout en raison de la mauvaise qualité du son, mais j'ai utilisé un petit logiciel bas de gamme... alors ne l'écoutez pas trop fort, parce que ça grésille ! M'enfin, j'aime bien, ça me détend, et la mélodie est originale. Hommage à mon chat, un grand cynique à sa façon. :-)

Bises et à très vite.


Daria Theme Song --- Télécharger

18 oct. 2006

Ca y est.

Mon chat n'est plus. Pas de détails, pas de sermon dramatique, c'est nul. C'est simplement l'histoire d'un chat de gouttière malade, malheureux et fou, qui a eu la bonne idée d'échouer sur notre terrasse. Il a vécu chez nous plus de dix ans de bonheur, a invité sa femme, a probablement une bonne centaine de descendants dans le village à l'heure qu'il est. Et avec autant de gènes qui traînent, on ne meurt jamais.

À très vite pour des choses plus joyeuses. Ami visiteur inconnu, sache que ce blog parle en général d'autre chose.

15 oct. 2006

La mort et moi

Petite pause. Petit froid dans l'assemblée, entre tous les "moi" qui sont en moi. Il y a un sujet que j'évoque trop peu, parce qu'il est tabou et c'est assez normal. Tant mieux, au fond. C'est la mort.
J'admire et je crains ces gens qui prennent la mort avec philosophie, la mort comme une nécessité, comme "pas un drame", comme un "c'est la vie"... justement pas, bande de rats ! C'est tout sauf la vie. J'en ai personnellement une trouille monstre.
Tout le monde aime aborder la mort, elle fascine et fait rêver comme un Da Vinci Code servi bien frais. Elle a des côtés mystiques, religieux, philosophiques, surnaturels...
Ca, c'est bon pour les vivants qui tentent de la concevoir. Mais la mort, c'est inconcevable, et c'est tout. Peut-on concevoir le néant ? Non, puisque nous sommes quelque chose. Le néant, le vrai, est inimaginable, puisqu'il ne prend pas de place, puisqu'on n'y peut coller d'image, de bruit ou de sensation. Réfléchissez : tentez une seconde de concevoir le néant. Votre cerveau s'emplit d'images, de concepts, de couleur noire pour certains... Mais tout ça, ce n'est pas le néant : votre cerveau tourne, vous voyez des couleurs, vous vous focalisez sur des idées, sur QUELQUE CHOSE. Et puis vous avez faim, l'heure du repas approche, et vous vous en foutez un peu au fond, alors vous allez nourrir votre corps et votre tête de choses un peu plus consistantes. Le sujet évité avec élégance, passons à table.
Pour connaître le néant, pour connaître la mort, votre cerveau devrait s'arrêter de tourner, tout simplement et complètement. Le rien, le vrai, semble ne pas exister, logique d'ailleurs, c'est là-même sa définition. Nos langages eux-mêmes évitent le sujet : le mot "rien" vient du latin "res", qui signifie... chose. Dans toutes les langues, le néant se conjugue au singulier : "il n'y a pas d'étoile", "aucun homme n'y pense"... nous manquerait-il un troisième nombre, ni singulier ni pluriel, pour désigner le néant ?
Et puis, si le néant est vraiment un néant (c'est à dire qu'il n'est pas, vous suivez, arf), alors nul besoin de mot pour le définir, et "rien" perd tout son sens, car c'est déjà un mot, et un mot c'est déjà trop. En fait, on ne peut définir le "rien" que dans l'absence de quelque chose de bien existant. Si l'on dit qu'il n'y a rien, c'est bien qu'on attendait quelque chose, pas vrai ?
J'imagine parfois la mort comme un film qui s'arrête, mais c'est trop facile : après le film, on se lève et on sort du ciné en discutant allègrement avec les voisins. Rien de tel au programme de la non-existence.

On tourne en rond, en parlant de ça, parce qu'on ne peut pas en parler et qu'on ne pourra jamais en parler vraiment ; c'est mathématique. Expliquer la mort à un vivant, c'est comme expliquer les couleurs à un aveugle. Et le linguiste que je suis réalise avec dégoût la totale inaptitude de nos mots à définir des trucs aussi simples : on ne peut comprendre tant qu'on n'y a pas goûté. Et la mort, on n'y goûte pas impunément. Bref, si tout ce qu'on peut dire est inutile, alors fermons-la.

Tout ça pour vous dire que mon chat semble sérieusement en fin de vie, que lui-même n'a pas vraiment réfléchi à tout ça, mais il crèvera un jour et ça me perturbe. La mort, je ne l'ai jamais approchée. J'ai fait mon premier enterrement il y a un peu plus d'un an, sans vraiment comprendre. Cette chère tante que je connaissais si peu, et que je devais avoir vue moins de dix fois en dix-sept ans... Je me suis transformé en fontaine quand j'ai saisi qu'elle était dans la boîte en bois qui passait dans l'allée de l'Église. Va comprendre. Mon chagrin venait non pas de la subite absence de la défunte, mais de la douleur des vivants autour. Les vivants ! Encore eux !
Ma grand-mère, très âgée, nous a fait, il y a deux Noël de ça, une crise d'asthme effrayante, et j'ai réalisé immédiatement que je n'étais pas prêt la voir partir, ni elle, ni personne en fait. Je m'inquiète quand Maman est trop souvent malade, même si ce n'est qu'une petite nausée qui lui coupe l'appétit. Je flippe dès que Papa prend la voiture, parce qu'il oublie systématiquement la ceinture. J'en viens à espérer secrètement qu'il se prenne un PV. :-) Il y en a d'autres comme ça qui m'inquiètent, je ne vais pas vous faire la liste.
Étant le tout dernier de la famille, et pouvant probablement me targuer de la meilleure santé, je me sens condamné à voir disparaître ceux qui m'entourent, les uns après les autres, et pour certains dans un délai beaucoup trop court. C'est tout simplement hors de question. Je ne vais quand même pas faire le coup à mes parents de mourir avant eux ; ce serait gonflé, mais moins douloureux pour moi. Je ne m'y fais pas.

Mettons tout ça en stand-by ; je ne pense pas non plus à la mort toute la journée, mais ça traine dans un coin du crâne. Je voudrais juste dire à tous ceux qui prennent la mort avec calme et stoïcisme, qu'ils sont tout simplement inhumains de ne pas paniquer devant le néant. Si l'on a un minimum d'instinct vital, et si l'on est pas assez niais pour croire à une vie après la vie (je vais trop loin, là, je le sens... yark yark), on flippe devant l'inimaginable, l'impossible. Le vide.

Je voulais vous trouver une illustration de la mort, mais telle que je l'imagine (ou pas, plutôt), la mort ne s'illustre pas. Alors, en voici un petit aperçu avec pas d'illustration du tout. C'est drôle, hein ?